Le vocabulaire de la rénovation de monument historique
La rénovation des monuments historiques et du bâti ancien est une discipline très nichée. De ce fait, il est fréquent de confondre certains termes liés à la rénovation patrimoniale. Pour vous en dire un peu plus sur le sujet, nous nous penchons ici sur le vocabulaire de la rénovation de monument historique, et vous présentons les quelques subtilités qui peuvent exister en la matière.
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Le domaine de la rénovation de monument historique
Parler de rénovation ou de restauration du patrimoine désigne généralement la rénovation d’un monument historique. Il convient dès lors de rappeler en quoi consistent les monuments historiques !
Pour rappel, un monument historique est un bien meuble ou immeuble protégé par un statut spécial, du fait de son intérêt architectural ou culturel majeur. On distingue deux régimes de protection :
- L’inscription au titre de monument historique : est le premier niveau de protection, qui marque l’intérêt régional ou local d’un bâtiment ou d’un objet.
- Le classement au titre de monument historique : est le plus gros niveau de protection, qui marque l’intérêt national d’un bâtiment ou d’un objet.
La rénovation de monument historique englobe tous les travaux de conservation, réhabilitation ou restauration de monuments historiques meubles ou immeubles. Mais il est intéressant de revenir de manière plus détaillée sur les différents termes relatifs à ce domaine.
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Vocabulaire de la rénovation de monument historique
On parle très souvent indifféremment de la restauration, de la rénovation ou de la réhabilitation du patrimoine. Et pourtant, chacun de ces termes peut recouvrir une réalité différente. Faisons le tour des principaux termes utilisés dans la rénovation du patrimoine.
La conservation d’un monument historique
On va parler de conservation pour désigner la protection d’un monument historique. Concrètement, la conservation est l’acte qui vise à sauvegarder le patrimoine sans le modifier. Ce terme concerne très souvent le patrimoine culturel mobilier. Il s’agit de protéger les biens, d’éviter leur détérioration, mais aussi de sauvegarder leur Histoire et leur rôle.
On peut distinguer deux types de conservation :
- La conservation préventive : l’objet reste intouché, mais on fait en sorte de protéger son environnement direct (stockage sécurisé et adapté à la conservation du mobilier).
- La conservation curative : l’objet est traité spécifiquement pour éviter, stopper ou limiter sa détérioration.
La conservation-restauration est un terme qui montre l’importance de conserver au maximum l’objet patrimonial intact. De manière générale, on ne réalisera aucune action sur un objet historique si elle n’est pas absolument essentielle à sa conservation.
Cette politique ne peut néanmoins pas s’appliquer sur un bâtiment historique. Et pour cause, un monument historique bâti est constamment exposé aux intempéries et à l’humidité, et on ne peut donc pas imaginer ne pas le modifier pendant des décennies !
Le diagnostic d’un bâtiment ancien
On va parler du diagnostic d’un bâtiment ancien pour désigner l’étude préalable d’un bâtiment historique avant travaux. Attention, ce terme n’a rien à voir avec les diagnostics immobiliers (comme le DPE).
Le diagnostic d’un monument historique est une analyse complète de son état général :
- Il s’agit de déterminer l’état actuel du bien, et de lister ses éventuels désordres.
- On doit également identifier la cause des désordres, s’ils existent.
- Le diagnostic doit préconiser les travaux de rénovation essentiels pour protéger et/ou restaurer le bâtiment.
- Dans certains cas, il permet également d’identifier les matériaux ou techniques utilisées, étape essentielle pour anticiper les travaux.
Dans le bâti ancien et patrimonial, le diagnostic va s’appuyer sur l’expertise d’un architecte ou d’un spécialiste, mais aussi sur différentes recherches documentaires et historiques. De nombreux bâtiments historiques sont largement documentés.
On s’intéressera alors non seulement à la construction du bien (matériau, techniques, etc.), mais aussi aux précédents travaux de rénovation. Il s’agit en effet parfois de définir au mieux comment réaliser la restauration d’un bâtiment qui aurait été altéré par de précédents travaux.
Entretien d’un monument historique
On va parler d’entretien d’un monument historique pour désigner les actions d’entretien et de conservation préventive du bâti.
Sur un immeuble, il s’agira des opérations les plus légères, notamment les opérations de nettoyage et l’entretien des gouttières.
Ce terme va englober toutes les opérations qui n’ont pas d’impact sur le bâti, et ne nécessitent pas d’autorisation spécifique.
Important : le nettoyage d’une façade classée n’est pas considéré comme un entretien, étant donné qu’il peut impacter sa structure s’il est mal réalisé.
La restauration d’un monument historique
On va parler de restauration d’un bâtiment pour désigner des travaux qui visent à rendre à un bâtiment historique ses qualités architecturales d’antan. La restauration peut notamment porter sur un bâtiment en partie détruit ou abîmé, ou encore sur un bâtiment qui a reçu des modifications non adaptées.
Contrairement à ce qu’on peut imaginer, la restauration reste un travail assez rare, qui doit absolument s’appuyer sur des documents d’époque et être justifié par l’état du bâtiment. Il ne s’agit en rien de deviner à quoi ressemblait le monument historique bâti, mais bel et bien d’être certain de son apparence de l’époque.
Une entreprise de restauration du patrimoine est ainsi spécialisée dans les techniques de construction et de rénovation dans l’ancien, ce qui lui permet de rendre à un bâtiment d’époque ses lettres de noblesse.
La réhabilitation d’un bâtiment historique
Les travaux de réhabilitation sont des interventions qui consistent à rendre à un bâtiment son rôle d’origine, voire à lui donner un nouveau rôle.
Il s’agit généralement de travaux assez lourds, qui s’approchent parfois de la restructuration d’un bâtiment. Pour cette raison, il est rare de réhabiliter un bâtiment classé, que la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) préférera conserver.
En revanche, il est fréquent de réhabiliter un bâtiment ancien à l’intérêt architectural certain. Il s’agit alors de conserver ou restaurer les éléments les plus emblématiques, tout en modernisant les intérieurs et les équipements.
Autorisations et documents relatifs à la rénovation de monument historique
Une autre partie du vocabulaire à connaître peut être le vocabulaire administratif ! En la matière, il existe différents dossiers, autorisations ou permis qu’il est bon de connaître si on se penche sur la rénovation ou sur la restauration du patrimoine ancien.
Autorisation de travaux sur immeuble classé
Pour rénover un bâtiment classé, il est nécessaire de déposer un dossier de demande d’autorisation pour travaux, auprès du préfet.
Ce dossier spécifique n’est pas un permis de construire (qui lui, est nécessaire pour rénover un bâtiment inscrit). Il s’agit en réalité d’un dossier complet qui comprend :
- Le programme des travaux,
- L’avant-projet définitif,
- Toutes les études et diagnostics nécessaires pour établir l’avant-projet.
La DRAC pourra vous informer sur la constitution de ce dossier, mais c’est bel et bien le maître d’œuvre qui constituera l’ensemble de la demande.
Avant-projet
L’avant-projet lors de la rénovation d’un monument historique concerne toutes les étapes préalables à la demande de permis.
Ce document, qui comprend différents plans, études et diagnostics, se réalise en deux parties :
- Un avant-projet sommaire (APS) : qui présente le programme de rénovation dans ses grandes lignes, grâce à l’analyse des études et diagnostics. L’APS peut notamment indiquer les différentes possibilités de travaux, et une enveloppe budgétaire assez vague.
- Un avant-projet définitif (APD) : qui donne une vision précise de la nature des travaux, du calendrier et du budget total des travaux.
L’avant-projet est réalisé par le maître d’œuvre (architecte). Il est indispensable à la demande d’autorisations de travaux.
Le propriétaire a néanmoins intérêt à consulter la DRAC avant la réalisation de l’avant-projet, pour s’assurer du caractère réaliste de son projet.
Certificat de conformité des travaux
La conformité des travaux est décidée par la DRAC suite à un chantier de rénovation d’un bâtiment classé. Il s’agit pour la DRAC de vérifier que les travaux ont été réalisés conformément à l’avant-projet définitif, et respectent en tout point la liste des travaux évoqués dans ce dernier.
Le certificat de conformité indique que les travaux respectent le plan établi, et donne lieu au versement des aides financières restantes, si elles existent.
S’il n’est pas établi, le maître d’ouvrage devra rectifier les travaux pour se mettre en conformité.
Dossier Documentaire des Ouvrages Exécutés (DDOE)
Le Dossier Documentaire des Ouvrages Exécutés (DDOE, ou DOE) est un document réalisé par le maître d’œuvre à l’issue du chantier. Le maître d’ouvrage doit recevoir ce document et le transmettre en trois exemplaires à la DRAC.
Ce dossier documente la liste exacte des travaux et exécutions, à travers un mémoire descriptif et différentes photographies ou dessins.
Vous en savez désormais plus sur le vocabulaire de la rénovation de monument historique ! Notez au passage que nos spécialistes peuvent intervenir et vous accompagner sur tous vos chantiers de rénovation ou de restauration du patrimoine ancien. N’hésitez pas à nous contacter pour un premier échange gratuit, si vous devez réaliser des travaux sur bâti ancien, monuments historiques classés ou inscrits.
