Toit de chaume : avantages, limites et coût

Toiture en chaume

Si vous vous intéressez à l’architecture paysanne et aux bâtiments anciens, il se peut que vous ayez un certain attrait pour le toit de chaume. Les toitures en chaume sont des toits végétaux, caractéristiques de la construction paysanne. S’ils sont plus fréquents dans certaines régions, on peut en trouver un peu partout en France. Sur cette page, nos spécialistes du bâti ancien vous expliquent tout ce qu’il faut savoir sur les avantages et les inconvénients du toit de chaume. Nous vous en disons également plus sur le prix d’un toit de chaume.

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Qu’est-ce qu’un toit de chaume ?

Le chaume est un matériau de toiture résolument atypique. En effet, peu de Français savent exactement en quoi consiste une telle toiture, que l’on peut notamment retrouver au moment de rénover une longère normande ou une maison bretonne.

Et pourtant, ce type de toiture est nettement plus ancien que la tuile mécanique !

La chaumière : une bâtisse ancienne et traditionnelle

Il faut savoir que la toiture en chaume est un toit utilisé depuis des siècles, que l’on retrouvait déjà durant l’Antiquité.

À vrai dire, l’utilisation du chaume en France s’est surtout perdue après la première moitié du XXe siècle, avec l’essor des couvertures de toit industrialisées, comme la tuile à emboitement.

Ainsi, la chaumière (nom que l’on donne à une maison au toit de chaume) est une maison paysanne par excellence. Le toit de chaume est en effet conçu à partir de tiges de graminées (paille, roseaux, etc.).

Les paysans concevaient eux-mêmes leur toiture en chaume, à partir de leur récolte, ce qui leur permettait de profiter d’une toiture naturellement isolante et facile à produire. Tout comme les murs en pierre ou en torchis, la toiture en chaume permet de conserver la fraîcheur ou la chaleur en intérieur, et donc de créer des logements sains et agréables à vivre.

Ce savoir-faire paysan a cependant disparu, notamment depuis que l’utilisation de machines agricoles rend l’utilisation de la paille impossible pour faire du chaume.

Toiture en chaume

Le toit de chaume est typique de l’architecture paysanne, et on le retrouve souvent sur des bâtiments anciens et traditionnels, comme ici sur une chaumière à colombages.

Comment est fait un toit de chaume ?

Si on s’intéresse plus spécifiquement à la conception d’une toiture en chaume, il faut se pencher sur le matériau et la conception du chaume.

Les toits de chaume sont réalisés à partir de bottes de chaume, à savoir tout un ensemble de tiges végétales fortement serrées les unes aux autres à l’aide de fils métalliques.

Ces bottes sont elles-mêmes assemblées les unes sur les autres, directement sur des liteaux fixés à la charpente. L’assemblage de bottes de chaume permet de créer une toiture dense et épaisse, parfaitement étanche, résistante au feu et naturellement isolante.

Les bottes de chaume sont ainsi assemblées depuis le larmier jusqu’au faîtage, c’est-à-dire du bas vers le haut. Le faîtage du toit de chaume est ensuite réalisé à partir de terre plantée d’iris (méthode traditionnelle) ou encore à l’aide de tuiles de terre cuite (méthode moderne).

On notera que le chaume peut être réalisé à partir de différents types de végétaux (paille de seigle, bruyère, genêts, etc.). Aujourd’hui, le chaume le plus durable et le plus fréquent est réalisé à partir de joncs de roseaux.

Pose d'un toit de chaume

La pose d’un toit de chaume se fait par l’assemblage de bottes de chaume (ici en joncs de roseaux) du bas vers le haut de la toiture. Seul un couvreur chaumier spécialisé peut réaliser une telle mise en oeuvre.

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Quels sont les avantages et inconvénients d’un toit en chaume ?

L’achat ou la restauration d’une maison de campagne doit toujours être bien préparé. C’est d’autant plus vrai si vous vous intéressez à l’acquisition d’une chaumière.

Et pour cause, les toitures en chaume sont des toits assez méconnus, et très spécifiques. Il paraît donc utile de bien vous renseigner sur leurs atouts et limites, que vous cherchiez à acheter une chaumière, ou encore à poser un toit de chaume sur une maison qui n’en était pas équipée.

Les atouts des toitures en chaume

Commençons par le positif, en évoquant les nombreux atouts du chaume de toiture.

Si nos ancêtres avaient la sagesse d’utiliser ce matériau comme couverture de toit, c’est tout simplement parce que les toitures en chaume apportent de nombreux avantages : 

  • Toiture naturelle : si vous cherchez à réaliser la rénovation écologique d’une maison ancienne, le toit de chaume est clairement le plus écologique de tous. Et pour cause, il est composé de matériaux naturels, renouvelables, entièrement recyclables et peu polluants à produire. La principale source de pollution sur la pose d’un toit de chaume est lié au transport de la matière première !
  • Bâtiment sain : les chaumières sont des toitures saines, et parfaitement adaptées aux bâtisses anciennes. Le chaume permet en effet de laisser s’évacuer la vapeur d’eau, ce qui participe à améliorer la qualité de l’air.
  • Toiture légère : du point de vue architectural, le chaume est un toit assez léger, qui pourra donc être adapté à la plupart des charpentes (y compris anciennes). C’est ce qui fait qu’on peut très souvent remplacer l’ardoise ou la tuile par du chaume, à condition que la pente du toit soit suffisante.
  • Isolation thermique : l’atout principal du chaume de toiture est sa capacité à isoler le toit de la maison. Il faut comprendre que l’épaisseur d’un toit de chaume oscille entre 30 et 40 cm. Or, le chaume est un matériau de toiture naturellement isolant, qui agit donc comme une isolation extérieure de la toiture. Remplacer un toit de chaume ancien, et qui aura perdu de son épaisseur, aura donc un impact immédiat sur l’isolation des combles.
  • Isolation phonique : de même, l’épaisseur du chaume améliore l’isolation acoustique des combles, en étouffant les bruits aériens (circulation routière et aérienne, bruits du voisinage, etc.). Le chaume étouffe également le bruit de la pluie et des intempéries.
  • Déphasage thermique : le chaume est un matériau qui bénéficie d’un excellent déphasage thermique, ce qui ralentit les échanges de température entre l’extérieur et l’intérieur. En conséquence, les combles d’une chaumière restent frais en été, et chauds en hiver.
  • Toiture régionale et originale : enfin, on notera que les toits de chaume s’intègrent souvent parfaitement dans l’architecture locale et paysanne. Ce sera forcément le cas si vous entamez la rénovation d’une longère normande, d’une chaumière bretonne ou briéronne ou encore d’une cabane de gardian (typique de l’architecture camarguaise). On notera qu’il peut également s’agir d’une toiture très haut de gamme, que l’on peut retrouver sur de magnifiques propriétés.

Bien souvent, les propriétaires de chaumière ont un attrait particulier pour cette toiture atypique. Ce type de couverture sera notamment adopté par les amoureux du patrimoine qui achètent une ancienne chaumière, ou encore par les adeptes de l’écoconstruction.

Bon à savoir : de par sa rareté, le toit de chaume est une couverture qui intrigue et qui fascine. Nombreux sont les propriétaires qui l’utilisent à des fins touristiques, par exemple pour une chambre d’hôte originale.

Avantages toit de chaume

En plus d’être naturel et végétal, le toit de chaume offre une isolation thermique et phonique. Il garantit donc des combles parfaitement isolés, frais en été, chauds en hiver et à l’abri des bruits de la pluie et du voisinage.

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Les inconvénients du toit de chaume

Malgré ses qualités indéniables, le toit de chaume est aussi une couverture qui comporte certaines limites. Sa rareté, notamment, peut entraîner certaines difficultés.

Voici les principaux défauts des toitures en chaume :

  • Peu de couvreurs chaumiers : la pose d’une toiture en chaume exige spécifiquement le recours à des couvreurs chaumiers. Or, la pose de chaume ne fait pas l’objet de formations reconnues par l’État. Rares sont donc les couvreurs à être en mesure d’intervenir, ce qui se ressent donc sur les délais d’intervention (qui peuvent très souvent dépasser l’année, voire les deux ans).
  • Un prix élevé : si le chaume en lui-même reste relativement peu coûteux, sa pose est très technique et très longue. Il s’agit donc d’une couverture de toit nettement plus coûteuse que la tuile, d’autant plus qu’elle exige également des coûts d’entretien un peu plus élevés.
  • Un entretien très particulier: l’entretien du chaume doit être spécifiquement réalisé par un couvreur chaumier. Hors de question d’utiliser le moindre produit sur ce matériau végétal ! Le démoussage et l’entretien se font manuellement, à l’aide de battes et d’outils dédiés. Par ailleurs, un toit de chaume ancien sera toujours touché par la mousse, et devra être entretenu au moins tous les 5 ans.
  • Une pente de toiture minimale : du point de vue technique, le chaume exige un toit suffisamment pentu. En effet, la pente de toit facilite l’évacuation des eaux de pluie et limite la formation de mousses et la stagnation des eaux pluviales. On conseille la pose d’un toit de chaume sur une toiture d’au moins 40° (ou au grand minimum 35°, en gardant à l’esprit que plus le toit est incliné, et meilleure sera sa durée de vie).
  • Une durée de vie limitée : les toits de chaume doivent être posés dans les règles de l’art, et régulièrement entretenus, pour atteindre une durée de vie maximale d’une cinquantaine d’années (et généralement située entre 30 et 50 ans). Une telle toiture aura donc une durée de vie légèrement inférieure à celle de la tuile, pour un coût nettement plus élevé.
  • Des contraintes d’urbanisme : enfin, on rappellera que le choix d’un matériau de toiture sera toujours conditionné aux services d’urbanisme locaux. Notez cependant que c’est une couverture de toit très souvent acceptée, de par son caractère patrimonial. On peut ainsi souvent construire ou rénover avec un toit de chaume, même dans les régions où ce dernier n’est pas solidement implanté (Normandie, Bretagne, Camargue, Brière…).

Les principales limites à la toiture en chaume sont un prix plus élevé et un entretien plus délicat. C’est notamment ce qui fait que le toit de chaume peut aujourd’hui avoir un aspect haut de gamme.

On notera cependant parfois certaines aides financières à destination des propriétaires de chaumière, par exemple les aides du parc naturel régional de Brière. En tant que maisons paysannes, les chaumières peuvent aussi parfois faire l’objet du label Fondation du Patrimoine.

Bon à savoir : parmi les défauts perçus, mais non mérités du toit de chaume, on peut citer le risque incendie. Dans les faits, le chaume de toiture est conçu à partir de bottes serrées les unes contre les autres, ce qui le rend résistant à la diffusion de la flamme. Les toitures de chaume anciennes, si elles sont moins serrées, sont aussi plus humides, ce qui les rend également moins susceptibles de brûler. Ceci dit, le risque zéro n’existe pas, et il est vrai qu’une toiture doit être parfaitement posée (notamment au niveau de la souche de cheminée). On notera par ailleurs qu’il existe des solutions de toit de chaume anti-feu, mis en place avec des panneaux sous-toiture.

Artisan couvreur chaumier

L’un des défauts du toit de chaume, en dehors d’un coût plus élevé que la tuile, est la rareté des artisans couvreurs chaumiers. Le délai avant une intervention peut très souvent dépasser l’année.

Comment entretenir un toit de chaume ?

Tout propriétaire d’une chaumière aura intérêt à bien se renseigner sur l’entretien de sa toiture.

À terme, une toiture en chaume va peu à peu se recouvrir de mousse, comme on en retrouve sur les toits en ardoise ou en tuiles.

Or, les plaques de mousse peuvent être à l’origine de défauts d’étanchéité, en s’attaquant au chaume. Sous la mousse, l’humidité ne s’évacue pas correctement et votre chaume peut pourrir. Voilà pourquoi il est essentiel de retirer régulièrement la mousse.

Dans les faits, l’entretien des toitures en chaume est spécifique, mais pas forcément très complexe :

  • La fréquence d’entretien : un toit de chaume neuf ne va pas bouger pendant au moins 7 à 10 ans. Par la suite, on conseille de faire intervenir un couvreur chaumier pour un entretien réalisé tous les 3 à 5 ans. La fréquence d’entretien sera notamment déterminée par l’exposition du toit, la pente de toiture et la présence d’arbres et de végétaux autour de la chaumière. Un toit à forte pente, peu exposé et isolé de toute végétation aura besoin d’un entretien moins régulier qu’une toiture peu pentue, entourée d’arbre et fortement exposée à la pluie (ce qui sont autant de facteurs d’apparition de mousse sur la toiture).
  • Les méthodes d’entretien : l’entretien du chaume consiste souvent à gratter la mousse de manière manuelle, pour éliminer les plaques. Suite à ce travail, on réalise souvent un rinçage à l’eau (basse pression), afin de supprimer les dernières traces de mousse. On notera que le grattage du toit de chaume va peu à peu retirer de l’épaisseur. Voilà pourquoi il est parfois conseillé de réaliser un remaniage du toit de chaume, qui consiste à ajouter de nouvelles bottes pour retrouver l’épaisseur perdue.
  • Les erreurs à éviter : s’il est une chose importante quand on parle d’entretenir sa couverture en chaume, c’est bel et bien de ne jamais utiliser aucun produit ! L’application d’un traitement antimousse va tout simplement détruire une toiture en chaume, en s’attaquant progressivement à la couverture. De même, n’utilisez jamais de nettoyeur haute pression, qui risque de détruire et détériorer votre couverture de toit.

De manière globale, on conseille toujours de faire intervenir un couvreur chaumier pour l’entretien régulier d’une toiture en chaume. Si le toit est touché par la mousse, ou si la toiture n’a pas été vérifiée depuis plus de 5 ans, mieux vaut faire appel à des spécialistes.

N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez faire intervenir un artisan chaumier pour votre toiture.

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Quel est le prix d’un toit de chaume ?

Pour finir sur le sujet des toits de chaume, la question du coût est forcément intéressante à prendre en compte !

Comme nous le disons souvent ici, le prix de rénovation d’un corps de ferme ou d’un bâtiment ancien sera souvent plus élevé que celui d’une maison moderne. Il en va de même si vous vous penchez sur les tarifs de pose ou de rénovation d’une toiture en chaume !

En moyenne, les tarifs d’un couvreur chaumier pour la rénovation complète d’un toit de chaume vont se situer entre 200 et 250 euros par mètre carré. Il n’est pas rare que le prix d’une toiture en chaume dépasse les 20 000 € TTC, et il sera nettement plus élevé sur les très grandes demeures.

En dehors du coût élevé, il est par ailleurs important de vous pencher sur les délais d’intervention, car les couvreurs chaumiers se font rares !

Si vous avez besoin d’un artisan couvreur chaumier, n’hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous, pour demander un devis de couvreur chaumier gratuit et sans engagement. Grâce à notre partenaire de confiance, Europa Chaume, nous pouvons faire estimer gratuitement tous vos travaux de pose ou de rénovation d’une toiture en chaume.

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